Un des sujets phares en ce moment de pandémie due au COVID-19 est l'immunité.
Les questions "en positif" qui nous sont posées tournent autour de :
Quels aliments peuvent augmenter l'immunité ?
Quelles habitudes à prendre pour augmenter les capacités naturelles du corps à se défendre ?
Bien évidement, toute réponse commence par des conseils du bon sens relatifs aux "gestes barrière" :
portez un masque correct et correctement,
désinfectez assidument avec du gel ou solution hydroalcoolique vos mains (surtout après avoir touché une surface qui aurait pu être touchée par quelqu'un d'autre avant vous comme les pommeaux des portes, ou un stylo),
lavez-vous le plus souvent possibles les mains avec du savon,
respectez les distances de sécurité, etc.
Nous recommandons également des techniques thérapeutiques qui peuvent stimuler l'immunité d'après des études scientifiques réalisées en milieu médical, comme l'acupuncture, l'auriculothérapie et plus particulièrement la moxibustion directe japonaise (Okyu).
La Moxibustion japonaise, surtout celle d'application directe, en contact avec la peau, est une technique qui respecte les principes de la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC) comme l'acupuncture ou les techniques manuelles tuina (pour la Chine) ou shiatsu (pour le Japon). D'une certaine manière c'est comme faire une séance d'acupuncture sans aiguilles. Ce que cette technique a de plus est l'utilisation d'une plante comme l'armoise (moxa) et la stimulation du corps par la chaleur en contact avec la peau au lieu de faire une stimulation par le métal ou les mains.
Non, il n'y a pas forcement de brûlure comme on peu imaginer, ou s'il arrive elle est légère, car :
La quantité de moxa utilisée pour les techniques directes sur la peau est très petite : il y aura une sensation "comme d'une piqure" et c'est suffisant. L'Okyu est aussi appelé "moxibustion grain de riz" pour la taille des petits cônes d'armoise.
On peut contrôler la vitesse de combustion pour créer une sensation douce et myorelaxante (relaxation des tissus musculaires).
On utilise une crème à base de cire d'abeille et des huiles végétaux de sésame et d'olive (Shyunko) qui protège la peau tout en laissant passer la chaleur.
Les points "vivants"
Et, oui, cette technique peut être pratiquée en complément de l'acupuncture ou du shiatsu (ou tuina), ainsi que l'ostéopathie ou la kinésithérapie, pour renforcer un aspect du protocole mise en œuvre. L'okyu peut être pratiqué aussi seul, comme une technique à part entière.
La raison : la pratique sur des points dits "vivants".
Ces points dans des méridiens ou hors méridiens sont le résultat de l'adaptation du corps aux tensions créées par :
Des déséquilibres.
Des symptômes de maladies.
Des difficultés d'adaptation à une situation (émotions attachées à la situation, alimentation habituelle ou sporadique, respiration, etc.).
Par exemple nous avons trouvé des tensions près des pointes des omoplates (scapulas) correspondantes à des affections du foie (à droite) ou de la rate (à gauche). Plus proches de la colonne à gauche dans des cas d'irritation de l'estomac ou d'hernie hiatale.
Ces "points de tension", aux caractéristiques particulières par rapport à leurs voisins, ont pour conséquence que dans l'équilibre sympathique / parasympathique la balance penche vers le côté sympathique. Alors que c'est le système nerveux parasympathique qui permet la récupération des fonctions tissulaires et organiques diminuées par la maladie ou les tensions dues à l'inadaptation.
Selon la technique et la taille des cônes, la profondeur à laquelle on fait arriver la chaleur (notamment par la technique Fukaya avec le bambou que vous pouvez voir sur la photo), permet de "dissoudre" ces indurations et, entre autres, de provoquer des effets comme :
Améliorer la circulation sanguine dans le tissu qui a été modifié par la tension.
Améliorer la circulation lymphatique.
Améliorer le flux neurologique.
Suite à ces améliorations, l'équilibre revient vers le côté parasympathique qui va favoriser l'homéostasie des tissus qui présentent les "points vivants" dans un premier temps et dans les tissus à l'origine de la tension dans un deuxième temps.
Dans l'exemple des tensions musculaires près de la pointe de la scapula à droite, la libération de la tension par la chaleur de la moxibustion va rétablir les conditions musculaires locales d'abord et ensuite, l'augmentations de ces 3 flux (sanguin, lymphatique et nerveux) dans le foie, organe à la base de l'apparition de ce "point vivant" au dos.
Avec les apports de sang et de lymphe on réduit des inflammations, on augmente des apports de protéines, vitamines, minéraux, plaquettes, leucocytes, etc. qui permettent une plus rapide récupération du niveau normal des fonctions ou la cicatrisation ou la réduction de l'acidité, etc. en fonction des besoins de chaque cas particulier. Mais aussi une augmentation des mécanismes immunitaires dans la zone stimulée et tout le canal de communication avec cette zone (jusqu'à l'origine de la tension).
Avec la récupération du flux nerveux, on réduit la sensation de douleur répétée en boucle et une meilleure coordination des ressources du corps pour rétablir l'équilibre des parties du corps dysfonctionnelles.
Vous voyez bien que ces "points vivants", ce type de petites indurations palpables sous la peau, sont les mêmes qui sont recherchées par des microkinésithérapeutes ou des ostéopathes dans un référentiel plus occidental.
Dans le référentiel japonais, la palpation a été développée pour demander des informations directement au corps... et par la grande tradition de thérapeutes aveugles !
L'utilisation de ces points vivants par les professionnels de la moxibustion au Japon (kyushi) ont inspiré des acupuncteurs (harishi) de renom et sont le fondement des styles d'acupuncture comme l'acupuncture palpatoire ou la scalp acupuncture de Yamamoto (YNSA).
D'après les études scientifiques, quels sont les effets de l'Okyu ?
Les effets biologiques dérivés de la brûlure, bien que minime, sur la peau peuvent se classer :
Par rapport à l'immunité :
Augmentation du nombre de lymphocytes.
Augmentation du niveau d'activité phagocytaire des lymphocytes.
Augmentation de la capacité du corps de production d'anticorps.
Par rapport au sang (les moxas sont souvent utilisés pour les maladies dites "de sang", pour cela on a étudié plus les effets sur le sang) :
Augmentation de la production d'hématies et d'hémoglobine.
Augmentation des compléments sériques.
Augmentation du niveau de sédimentation des hématies.
Augmentation de la vitesse de coagulation.
Augmentation du niveau de Calcium dans le sang.
Felipe Caudet, une référence en Europe sur la moxibustion japonaise nous explique dans son livre "Une introduction à la moxibustion japonaise", que ces effets sont produits par la réaction du corps face à l'augmentation d'une histotoxine par l'effet de la chaleur concentrée.
Il tient ces références des études des médecins Dr. HARA, Dr. ABO (Immunologue), Dr. MERLIN YOUNG et Dr. JENNY CRAIG.
Le Dr. HARA, recommandait le dosage contrôlé de la moxibustion pour que la production de la toxine ne soit pas excessive pour le corps. Il avait réalisé ses études sur la combustion directe de l'armoise à 70 degrés et il avait vérifié que :
L'augmentation du niveau de lymphocytes est déclenchée aussitôt l'application du protocole de moxibustion. Cet effet perdure à son maximum jusqu'à 24 heures après la stimulation et il redevient normal environ 4 jours plus tard.
Le maximum de l'activité phagocytaire est atteint 3 jours après le protocole de moxibustion et il reste au-dessus du niveau naturellement normal jusqu'à une semaine. La pratique habituelle de l'Okyu peut provoquer l'augmentation de cette période.
Le Dr. ABO, avait montré avec ses recherches que les déséquilibres du système immunitaire gardent une relation avec le système nerveux autonome (qui gère l'équilibre sympathique / parasympathique) et le système endocrinien (dont une partie des glandes est sous l'influence du système nerveux autonome).
Des neurotransmetteurs, immunodépresseur ou immunostimulants, comme la sérotonine ou l'histamine ont des fonctions dans la réaction du corps face aux processus inflammatoires, comme ceux apportés par la chaleur de la combustion de l'armoise.
Ainsi si la fonction sympathique ou orthosympathique est supérieure dans l'équilibre, le système immunitaire diminuera sa capacité d'adaptation. Et au contraire, si la fonction parasympathique est supérieure à la sympathique, l'adaptation de l'immunité augmentera.
C'est une des raisons pour lesquelles, autant les séances d'acupuncture, ou de techniques manuelles (tuina ou shiatsu) ou la moxibustion directe ou indirecte ne doivent pas faire mal, mais travailler dans la douceur pour favoriser les réactions relaxantes qui stimulent le système parasympathique.
Le Dr. Yoshio Manaka, très connu pour ses travaux de modélisation des circuits de l'énergie qui circule dans le corps, expliquait les grands effets sur tout le corps qui peuvent avoir les petites stimulations locales provoquées avec l'Okyu ou des aiguilles très fines avec son concept du X-Signal System ou le circuit d'information entre les différents tissus issu à partir des phases embryonnaires.
Le docteur biophysicien Fritz-Albert Popp a contribué a ces recherches en montrant qu'une source de chaleur dans le corps ne se propage pas concentriquement comme le fait naturellement la chaleur, mais en suivant des trajets bien précis au niveau du corps. Ses images, très connues, captées avec des caméras thermographiques sont plus parlantes que mille mots.
A gauche vous avez l'exemple de stimulation avec une source de chaleur sur un point du trajet de la vessie et sur un autre du méridien de l'estomac.
Cela montra bien comment le travail avec quelques "grains de riz" (Okyu) sur une zone très localisée peuvent déclencher des effets sur le métabolisme général du corps.
Les recherches du Groupe de Travail dirigé par Marc Buffet
Le Pôle de Thérapeutes a adhéré au Groupe de Travail sur la moxibustion de Marc Buffet, référant avec une grande expérience en France et enseignant de la formation Moxibustion Japonaise (proposée en complément de la formation acupuncture du Centre de Formation du Pôle de Thérapeutes)
Dans ce groupe, auquel tous les étudiants de cette formation sont invités à participer, nous avons commencé à récupérer des données, non seulement sur l'immunité dans cette période , mais aussi sur d'autres pathologies comme le diabète (suivi des variations grâce aux analyses de sang demandés par les médecins des personnes participant à l'étude).
Une fois la collecte de résultats auprès d'une population significative sera finie nous partagerons avec plaisir les conclusions.
Lire plus
"Penser avec les doigts, appliquer avec le Cœur", est une phrase qui montre bien le caractère pratique de la moxibustion japonaise. Les "points vivants" ne se trouvent pas avec des livres, mais avec du Shen (Esprit ou Cœur).
Les livres peuvent vous aider pour tout le reste !
Si vous voulez lire plus au sujet des possibilités de la moxibustion japonaise, voici quelques ouvrages :
"Une introduction à la moxibustion japonaise" (Felip Caudet)
Parfait pour découvrir les bases de la moxibustion directe.
C'est un livre très axé sur la pratique, notamment des différentes formes d'Okyu et, particulièrement, la technique Fukaya.
L'objectif de l'auteur est de donner les clés pour mettre en œuvre les techniques, mais aussi de bien comprendre le sens des actions de l'application des protocoles.
Le livre s'adresse aux médecins, acupuncteurs, kinésithérapeutes, ostéopathes qu'ils soient étudiants ou professionnels.
"Moxa in motion" (Oran Kivity).
Ce livre, écrit en anglais, présente la technique de moxibustion appelée Ontake avec un intérêt sur l'adaptation du protocole aux fréquences de chaque méridien calculées par le Dr. Yoshio Manaka.
Dans ce livre l'auteur nous fait découvrir les-dites fréquences trouvées par le Dr. Manaka, comment les utiliser, certains protocoles de traitement de maladies (symptômes et origines), ainsi que que quelques exemples de l'utilisation de moxa dans des bambous à la place des aiguilles dans le référentiel holographique de l'acupuncture Tung développée par renommé le Dr. Tan (disciple du maître Tung).
"Chasing the Dragon's Tail" (Dr. Yoshio Manaka).
Rien de mieux qu'aller boire à la source !
Après la deuxième fois qu'on parle des travaux du Dr. Yoshio Manaka nous vous présentons le livre dans lequel on trouve le développement de la modélisation de la circulation de l'énergie dans le corps (X Signal System) à partir du système physio-biologique et l'embryologie, ainsi que les formules pour calculer la fréquence de chaque méridien.
Pour les plus curieux, ce dernier livre parle aussi d'auriculothérapie, de chrono-acupuncture, de métamères (les mêmes à la base de la microkinésithérapie) et des techniques de shiatsu à introduire dans les séances d'acupuncture.
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